ARGENT Alors que l’interdiction de louer des passoires thermiques se profile, le compte à rebours est lancé pour réaliser des travaux de rénovation énergétique.
Vous projetez de vendre, de louer ou d’investir dans un logement mal noté au diagnostic de performance énergétique (DPE) ? Alors que l’étau se resserre autour des passoires thermiques, vous avez tout intérêt à agir sans tarder pour éviter le couperet à venir.
Le triptyque classique consiste ainsi à cibler l’isolation du logement, le chauffage et la ventilation. Ceci dit, la donne n’est pas la même en fonction du type d’habitation et de votre budget. Il va donc falloir prioriser.
Le casse-tête de la copropriété
Une copropriété impose d’importantes contraintes en matière de travaux puisque tout ce qui touche au commun, tel que l’isolation extérieure, le chauffage collectif et même l’installation d’une VMC, nécessite un vote en assemblée générale.
« Les travaux à la main du copropriétaire peuvent être l’isolation par l’intérieur, le changement des radiateurs par des modèles dits intelligents et le remplacement des ouvrants, fenêtres et portes, à condition de respecter le code couleur et les matériaux imposés par la copropriété », détaille Eve Antoine, cofondatrice de Circuméo, une start-up spécialisée dans le processus d’investissement locatif.
Mais attention, l’isolation des murs va grignoter plusieurs centimètres de surface, ce qui peut entraîner une diminution des mètres carrés et donc du prix du bien… Dès lors, il faut mûrement réfléchir à son projet de travaux et se renseigner auprès du syndic.
Comme le précise Thomas Charrier, le gérant du cabinet de diagnostic immobilier B2I Expertises, partenaire de Circuméo : « On ne va pas conseiller de s’attaquer à l’isolation intérieure si la copropriété a déjà prévu des travaux d’isolation extérieure d’ici deux ou trois ans ».
De même, avec un appartement situé en étage, et qui a donc peu de surface en contact avec l’extérieur, le remplacement des radiateurs et des ouvrants peut parfois suffire à remonter le niveau d’un mauvais DPE au-dessus des seuils autorisés. Ce peut alors être une solution à moindre coût pour des propriétaires, occupants ou bailleurs, désireux de revendre à court terme.
Rénover un pavillon à long terme
La logique est différente pour une maison individuelle. Dans le cadre d’une vision à moyen ou long terme, il peut être intéressant de profiter de l’effet d’aubaine actuel autour de la rénovation globale pour faire réaliser des travaux importants afin de gagner directement plusieurs lettres sur son DPE.
« Il faut commencer par isoler la toiture et les combles (responsables de 30 % des déperditions de chaleur), puis les murs (20 à 25 % des déperditions) », nous explique Nicolas Moulin, le fondateur de Primesenergie.fr, l’un des sites agréés pour financer les travaux des particuliers grâce au dispositif des certificats d’économie d’énergie.
Il conviendra également de remplacer le vieux système de chauffage par un équipement moderne. « Dans un budget très contraint, une chaudière gaz à très haute performance énergétique (THPE) peut alors suffire », selon l’expert. Enfin, ajouter une bonne ventilation est un complément efficace et peu coûteux.
Avec un budget plus confortable, vous pourrez aussi prévoir l’isolation des planchers bas et des fenêtres et pourquoi pas opter pour une pompe à chaleur ou une chaudière biomasse. Mais attention car l’addition grimpe très vite ! « En moyenne, il faut compter entre 40.000 et 60.000 € pour la rénovation globale d’une maison de 100 m2 », précise Nicolas Moulin.
Heureusement, le cumul de MaPrimeRénov et du « coup de pouce rénovation globale » permet de prendre en charge plus de 50 % de la facture pour un ménage lambda et jusqu’à 70-80 % pour un foyer modeste.
Source : https://www.20minutes.fr/economie/4015423-20221226-energie-comment-gagner-lettre-plus-dpe