
Les étés de plus en plus chauds posent un défi majeur pour le confort des Français, en particulier pour ceux qui habitent des logements mal isolés.
Dans ce contexte, la rénovation énergétique apparaît comme la solution la plus pertinente pour améliorer les conditions de vie. Un logement sur trois souffre de surchauffe excessive : environ un Français sur huit, soit près de 9 millions de personnes, réside dans une passoire thermique. Durant la saison estivale, ces logements mal isolés deviennent de véritables « bouilloires thermiques ». On considère que le confort est altéré lorsque la température intérieure dépasse 28 °C en journée et 26 °C la nuit, pendant au moins 25 jours par an. Ce phénomène touche même certains logements peu concernés par le froid hivernal : selon la Fondation pour le logement des défavorisés, près d’un logement sur trois en France est aujourd’hui exposé à ce problème de surchauffe.
Cette situation inconfortable ne nuit pas seulement au bien-être des habitants, elle a aussi des répercussions sur leur santé et leur budget. En effet, ils doivent souvent utiliser des appareils de climatisation, ce qui fait grimper leurs factures d’électricité.
Ce problème prend de l’ampleur à mesure que le changement climatique entraîne des étés toujours plus chauds. Par exemple, l’été 2024 a été le plus chaud jamais enregistré sur Terre, en particulier durant les mois de juin et août, selon l’observatoire européen Copernicus.
Autrefois, entre les années 1950 et 1970, une vague de chaleur survenait en moyenne tous les quatre ans, d’après Météo France. Aujourd’hui, cette fréquence est passée à environ deux vagues de chaleur par an au cours des dix dernières années.
Des aides publiques pour faire face à la problématique
« Face à l’intensification des effets du changement climatique, parfois dramatiques, il est essentiel de se préparer », a déclaré Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, lors de la présentation du Plan national d’adaptation au changement climatique. Ce plan comprend notamment des mesures pour adapter les logements aux fortes chaleurs, en plus de leur adaptation au froid.
La prise de conscience est désormais générale : le concept de « confort d’été » s’est popularisé ces dernières années, tant auprès du grand public que dans les politiques publiques.
Depuis le 1er janvier 2024, certains travaux visant à améliorer le confort d’été peuvent bénéficier du dispositif MaPrimeRénov’ , notamment l’installation de brasseurs d’air fixes au plafond et de protections solaires fixes ou sur les parois vitrées, comme des volets. Pour rappel, le dispositif fera sa rentrée mi septembre pour les rénovations d’ampleur mais reste toujours actif pour les mono gestes.
Vers une loi intégrant le confort d’été dans le diagnostic énergétique
Une proposition de loi baptisée « Zéro logement bouilloire », soutenue par des députés de sept groupes politiques et la Fondation pour le logement des défavorisés, a été déposée début juillet à l’Assemblée nationale.
Cette loi ambitionne d’inclure la notion de confort d’été et de bouilloire thermique dans les critères du diagnostic de performance énergétique (DPE), avec l’obligation d’afficher cette note dans les annonces immobilières.
À ce jour, le DPE comporte quelques indicateurs informatifs sur le confort d’été, mais ceux-ci n’influencent pas la note finale.
Le texte prévoit également d’intégrer cette notion à la décence du logement dès 2030, ce qui permettrait aux locataires d’exiger des travaux d’amélioration thermique de la part de leurs propriétaires.
Isolation : un enjeu clé pour le confort en été comme en hiver
Mais quels travaux privilégier pour améliorer le confort d’été ? L’isolation reste la priorité. Si elle est souvent associée à la protection contre le froid, une bonne isolation est également efficace pour limiter la surchauffe estivale.
Elle améliore l’inertie thermique du bâtiment, évitant ainsi qu’il ne devienne trop chaud. Un audit énergétique préalable est recommandé pour identifier les points faibles et forts de votre logement et déterminer les travaux à réaliser en priorité.
Pour le confort d’été, il est conseillé de :
– Isoler la toiture et ventiler les combles
– Isoler les murs par l’extérieur (isolation thermique par l’extérieur, ITE)
– Améliorer l’isolation des fenêtres et remplacer les vitrages.
– Améliorer l’isolation par la pose ou le changement de volet plus isolant.
Comment se rafraîchir autrement ?
Si votre maison reste trop chaude, la climatisation, gourmande en énergie, n’est pas la seule option. Dans le cadre d’une rénovation énergétique, vous pouvez envisager une pompe à chaleur air-air.
Cet équipement performant et économique chauffe efficacement en hiver, et les modèles réversibles offrent aussi la possibilité de rafraîchir l’air intérieur en été.
Dans l’attente de la réouverture de Ma Prime Rénov’, il existe plusieurs aides mono-gestes qui peuvent soutenir financièrement vos projets de rénovation ou d’amélioration de votre logement. Ces dispositifs, souvent plus simples à mobiliser, permettent de couvrir une partie des coûts liés à des travaux spécifiques, comme l’isolation, le changement de fenêtres ou l’installation d’un système de chauffage plus performant. Ils constituent une solution pratique pour avancer dans vos projets tout en bénéficiant d’un coup de pouce financier, en attendant la reprise des aides plus globales et plus importantes.
Bon été à tous.





