« Décarboner les bâtiments, c’est installer massivement des pompes à chaleur », déclare Brice Lalonde, président d’Équilibre des Énergies. L’association présente vingt-quatre conditions pour un déploiement massif de ce mode de chauffage.
Bas-carbone, économiques et fiables… Les pompes à chaleur (PAC) constitueraient une alternative viable pour réduire la demande en énergie et les consommations de gaz et de fioul, plaide Équilibre des Énergies. Présidée par Brice Lalonde, ancien ministre de l’Environnement, l’association dévoile une vingtaine de propositions pour un déploiement massif de ces équipements énergétiques qui peuvent se substituer aux chaudières fossiles ainsi qu’aux convecteurs électriques.
Ce mode de chauffage, qui valorise la chaleur de l’air ou du sol pour chauffer un bâtiment, constitue une solution mature. Plus de treize millions de pompes à chaleur ont déjà été installées au sein de l’Union européenne depuis 2014 et la Commission européenne souhaite qu’il en soit déployé 30 millions de nouvelles PAC d’ici 2030. La France « a la capacité d’être encore plus ambitieuse », avance Équilibre des Énergies qui propose d’équiper 60 % du parc de bâtiments de pompes à chaleur en 2050 (soit environ 20 millions de logements – contre 2 millions en 2020). Pour y parvenir, « un ajustement de la réglementation et l’accompagnement de l’effort de réindustrialisation de notre pays », sont nécessaires.
PAC et rénovation énergétique
C’est dans un contexte de crise énergétique que l’association recommande 24 mesures destinées à lever les freins au déploiement de cette solution. Ne souhaitant pas opposer rénovation des installations thermiques et amélioration du bâti, Équilibre des Énergies propose de rendre éligibles les pompes à chaleur air/air au dispositif MaPrimeRénov’ et d’indexer les soutiens financiers prévus par MaPrimeRénov’ et les CEE sur le nombre de sauts de classe réalisés dans le diagnostic de performance énergétique (DPE).
Compte tenu de l’utilisation des fluides hydrofluorocarbonés (HFC) pour transformer les calories de l’environnement en chaleur ou en froid, l’association recommande d’accorder un soutien à la mise en place de formations spécifiques pour les installateurs et les mainteneurs des PAC afin qu’ils puissent maîtriser les fluides alternatifs en cours de développement. Elle propose également d’abroger dans le projet de loi de Finances pour 2023, la taxe sur la HFC susceptible d’entrer en application au 1er janvier 2023.
En outre, Equilibre des Energies appelle le gouvernement à mettre en cohérence l’ambition des réglementations du bâtiment avec le développement des PAC bas-carbone. Dans ce cas, l’association recommande de renforcer l’exigence sur les émissions de CO2 à l’exploitation en abaissant à 230 kg eq CO2/m² à partir de 2025 le plafond sur les émissions de carbone à l’exploitation pour les logements collectifs neufs dans la RE2020.
SOURCE : https://www.environnement-magazine.fr