Le gouvernement a décidé d’augmenter le tarif régulé de vente (TRV) de l’électricité de 10 % au cœur de l’été. Sans le bouclier tarifaire, il aurait bondi de près de 75 %. Il ne devrait plus bouger jusqu’à la fin de cette année, promet le gouvernement.
Après avoir déjà subi une première augmentation cette année au mois de février de 15 %, les prix de l’électricité bondiront à nouveau de 10 % dès le 1er août prochain. La mesure concerne tous les clients dont la puissance des compteurs n’excède pas 36 kilovoltampères (kVa), soit en grande majorité les ménages et les petites entreprises (commerçants et artisans). Ces derniers devraient donc voir leur facture augmenter en moyenne de 160 euros par an, soit une quinzaine d’euros par mois.
« La facture moyenne d’électricité pour un ménage français tourne aujourd’hui autour de 1 640 euros, explique un conseiller gouvernemental. Elle passerait donc à 1 800 euros environ. » La Commission de régulation de l’énergie (CRE) recommandait, en prenant en compte les prix actuels des marchés de gros et d’autres coûts (comme le transport par exemple) un relèvement de 74,5 % TTC. Dans le cadre du bouclier tarifaire, le gouvernement limite donc cette hausse à 10 %. « Cela représente une prise en charge de plus du tiers, soit 37 %, de la facture des ménages français, contre 43 % avant cette hausse », précise encore ce même conseiller.
Le boucler tarifaire a déjà coûté 110 milliards d’euros
Le gouvernement argue que les prix de l’énergie, et notamment ceux de l’électricité, ne justifient plus le maintien du bouclier tarifaire au niveau actuel. Bruno le Maire, le ministre de l’Économie, ainsi que Gabriel Attal, le ministre des Comptes publics, ont ces derniers jours multiplié les déclarations en ce sens. Le dispositif de protection des tarifs mis en place par le gouvernement depuis le début de la flambée des prix sur les marchés, à l’automne 2021, a vocation désormais à disparaître.
L’exécutif avait d’abord évoqué la fin de l’année 2023 avant d’annoncer une échéance rallongée : « Je nous donne deux ans, d’ici début 2025, pour sortir du bouclier sur l’électricité », avait ainsi déclaré Bruno le Maire sur LCI dès le mois d’avril, justifiant ce calendrier par des tarifs qui demeurent « très élevés » et une production d’électricité du parc nucléaire français « en dessous de ce à quoi nous pouvions nous attendre ». Un contexte qui empêche les prix sur les marchés de gros de redescendre de façon plus significative.
Le bouclier tarifaire disparaîtra donc, mais progressivement, marqué par des étapes de hausses, comme en février 2022 (+ 4 %), en février 2023 (+ 15 %) et donc au 1er août prochain (+ 10 %). Il s’agit en effet de commencer à revenir à l’orthodoxie budgétaire d’avant-crise en soulageant les finances publiques. Sur trois ans, en 2021, 2022 et 2023, le bouclier tarifaire pour les ménages, les collectivités et les entreprises aura coûté 110 milliards d’euros à l’État.
Source : https://www.leparisien.fr/economie/electricite-les-prix-vont-augmenter-de-10-le-1er-aout-18-07-2023-LXRUPCHRM5ASZJBHHSXWQU4JPI.php