Après l’augmentation soudaine au mois d’août des tarifs réglementés de l’électricité, la tendance ne devrait pas s’inverser. Ce, malgré un marché de gros à la baisse et les promesses gouvernementales.
L’été n’a pas été franchement sympathique pour de nombreuses personnes en France, notamment si l’on regarde du côté du prix des factures d’électricité. Début août, les tarifs réglementés (TRV) ont bondi de 10 %. En tout, ce sont 21,43 millions de foyers qui ont été directement impactés sur le sol national. Une brusque augmentation qui concerne également les consommateurs passant par des fournisseurs d’énergie alternatifs. Malheureusement, ce phénomène ne risque pas de s’amenuiser.
La réduction du bouclier tarifaire
En février dernier, les TRV avaient déjà grimpé de 15 % et officiellement, on devait en rester là. La promesse avait été faite par le gouvernement qu’aucune autre hausse ne serait attendue pour 2023. L’an dernier, cela avait été le cas.
L’augmentation de cette année, aussi douloureuse soit-elle à encaisser, a été tout de même limitée. Ceci grâce au dispositif de bouclier tarifaire mis en place par l’Etat. Grâce à ce mécanisme, l’Etat, grâce à une compensation financière, maintient les TRV sous les prix moyens du marché.
Cependant, ce dispositif est coûteux à maintenir. En 2022, il représentait 24 milliards d’euros ; cette année, ce sera une somme avoisinant les 17 milliards. Pour limiter la casse, l’Etat a décidé de limiter sa prise en charge, en la passant de 43 à 47 %.
Ce bouclier sera ensuite complètement abandonné à la fin de l’année 2024. Les répercussions sur la facture électrique des foyers ont de quoi inquiéter sérieusement.
Un avenir énergétique plutôt incertain
Aujourd’hui, il est difficile de prédire comment les prix de gros vont évoluer au long terme. Une vraie préoccupation demeure : que la Commission de Régulation de l’Energie (CRE) propose des rattrapages tarifaires pour compenser le manque à gagner d’EDF.
Si c’est le cas, la facture risque d’être vraiment salée. Au début du mois d’août la CRF avait proposé une augmentation des TRV de 74 %. Une bagatelle par rapport aux 99 % suggérés en février dernier !
La tentation peut être grande pour les consommateurs de se tourner vers d’autres fournisseurs d’énergie. Mais les mauvaises surprises ne sont jamais loin. L’exemple parfait est la société italienne ENI, qui a connu une véritable tempête de protestations cet été. Peu étonnant, avec certains clients qui relataient des hausses jusqu’à 700 % de leurs factures.
Ces offres alternatives sont alléchantes au premier regard : une offre à prix fixe pendant un an et un prix au kWh qui ne varie pas. Sauf que cette promesse est loin d’être tenue, ce qui explique ces régulations de factures ahurissantes.
La France n’est pas un cas isolé et l’Europe entière est aujourd’hui inquiète de son approvisionnement en électricité. Pour autant, nous sommes en droit de nous inquiéter des mois à venir. Du côté de l’Hexagone, la question ne se pose (presque) pas : le consommateur devra certainement mettre la main à la poche. Les futures décisions de la CRE dicteront simplement jusqu’à quel point il sera obligé de le faire.
Source : https://www.presse-citron.net/prix-de-lelectricite-pas-de-lumiere-au-bout-du-tunnel/