ARGENT Partout en France, des associations locales épaulent au quotidien les publics les plus vulnérables
Enjeu essentiel de la transition énergétique, la lutte contre la précarité énergétique est une problématique centrale à l’heure où le parc immobilier est vieillissant et les tarifs de l’énergie toujours plus élevés.
D’après l’observatoire national de l’Agence de la transition écologique (Ademe), 3 millions de ménages faisant partie des plus modestes ont dépensé plus de 8 % de leurs revenus en 2020 pour payer les factures énergétiques de leur logement.
Or, les aides publiques ne sont pas toujours suffisantes ni connues. Un large réseau associatif est heureusement à l’œuvre sur le terrain pour pallier les manques.
Une multitude d’actions
Lorsqu’on évoque les dispositifs de rénovation globale des habitations, on se réfère évidemment à MaPrimeRénov’, programme phare de l’État, ainsi qu’aux aides de l’Agence nationale de l’habitat (Anah), acteur public majeur dans l’amélioration du parc de logements.
Mais encore faut-il avoir connaissance de ces soutiens et savoir comment les activer ! Sans compter qu’ils peuvent parfois être complétés par des subventions des collectivités qui varient d’un territoire à l’autre. C’est pourquoi des relais locaux sont indispensables. Des associations comme Alisée, à Nantes, Saint-Nazaire et Angers, le CREAQ en Aquitaine, Synergies 53 en Mayenne ou encore Enerterre sur le territoire du Cotentin et du Bessin, accompagnent alors les foyers modestes dans leurs projets de rénovation.
Mais ce soutien peut aussi passer par d’autres types d’initiatives, à l’instar du programme mené par l’association Gefosat, située à Montpellier, qui a entrepris de financer le remplacement de 100.000 réfrigérateurs vétustes pour une économie évaluée à 40 GWh d’électricité par an.
Quant à l’Association aide et garde à domicile de l’Aisne (AAGDA), elle a eu l’idée de former les intervenants pour détecter les situations de précarité énergétique et mettre en place une prise en charge adaptée.
L’Alliance citoyenne de Grenoble intervient pour sa part en tant que médiateur entre locataires et propriétaires afin de faciliter la rénovation des habitations, tandis que le Collectif pour l’amélioration énergétique du logement basé en Lorraine propose un préfinancement des travaux et un suivi de chantier aux propriétaires précaires.
Faire dans la dentelle
Ces quelques exemples ne représentent bien entendu qu’une infime partie de la multitude d’initiatives locales visant à lutter contre la précarité énergétique. Mais elles ont en commun l’un de leurs financeurs : Énergie solidaire.
Ce fonds de dotation a été créé en 2017 par l’association Les Amis d’Enercoop dans une logique de mission d’intérêt général. Son représentant Kevin Chaplais nous explique : « Nous collectons des dons pour les reverser à des associations qui viennent en aide aux personnes en situation de précarité énergétique ».
En cinq ans de fonctionnement, plus de 220.000 € ont ainsi été injectés dans une dizaine de programmes locaux, dont ceux évoqués plus haut, sélectionnés dans le cadre d’appels à projets encadrés par un comité d’engagement composé d’acteurs comme la Fondation Abbé-Pierre. Une goutte d’eau dans l’océan des besoins ?
« C’est évident qu’on a des budgets limités, confirme Kevin Chaplais. Mais même si on est en train de se développer, notre objectif n’est pas de nous substituer aux pouvoirs publics. Il s’agit davantage de financer les trous dans la raquette, de mettre en avant des programmes oubliés ou négligés et des associations de terrain dont l’action est vraiment impactante ».
Proposer un accompagnement « dans la dentelle », c’est en effet la force des structures locales.
Sources : https://www.20minutes.fr/economie/4028605-20230331-precarite-comment-solidarite-energetique-devenue-realite-echelle-locale