Le ministre délégué aux Comptes publics Gabriel Attal a confirmé que le gouvernement mettrait « progressivement » un terme, d’ici fin 2024, au bouclier tarifaire sur les prix de l’énergie instauré pour lutter contre l’inflation.
L’époque du « quoi qu’il en coûte » pendant l’épidémie de Covid et pour aider le pouvoir d’achat des ménages avec une inflation galopante est bel et bien terminée. En vue de la préparation du budget 2023, le ministre délégué aux Comptes Gabriel Attal a prévenu dans un entretien au Figaro que « ce serait mentir que de dire qu’il n’y aura pas un effort global demandé à tous les Français pour réduire la dette ». En d’autres termes, le message est clair : il va falloir serrer les boulons de la dépense publique.
« Dès lors qu’on doit faire des économies, il faut notamment sortir des dispositifs spécifiques qu’on a mis en place pendant la crise de l’inflation », a lancé, ce jeudi, Gabriel Attal sur RTL en ajoutant : « ça veut dire qu’on va devoir sortir progressivement du bouclier tarifaire sur les prix de l’énergie » mais aussi sur la politique de certains « chèques exceptionnels » qui ont été mis en place pour certaines catégories de personnes pendant la période de l’inflation.
Une inflation qui a désormais tendance à diminuer même si elle reste encore forte. Selon les données définitives sur les prix à la consommation publiées ce jeudi par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), elle a ralenti en France en juin, à 4,5 % sur un an contre 5,1 % en mai.
« Ça ne va pas se faire d’un coup, d’un bloc », a-t-il toutefois précisé mais ça veut dire « que d’ici à la fin de l’année 2024, notamment sur le bouclier tarifaire sur l’électricité, on va en sortir progressivement ».
« Poids pour les finances publiques »
Un changement de pied par rapport au mois d’avril quand le ministre de l’Économie Bruno Le Maire avait annoncé que le bouclier tarifaire limitant les prix de l’électricité pour les particuliers serait maintenu jusqu’à début 2025.
Des économistes du Conseil d’analyse économique (CAE) ont préconisé dans une note de mettre rapidement fin au bouclier tarifaire sur les prix de l’électricité pour les ménages les plus aisés afin de réduire son coût tout en encourageant la sobriété énergétique « étant donné son poids pour les finances publiques ». Exclure les 20 % de ménages les plus aisés du bouclier pourrait ainsi permettre « de faire des économies budgétaires de 5 à 6 milliards d’euros », avait estimé Xavier Ragot, un des auteurs du rapport.
En revanche, « les plus modestes continueraient de bénéficier d’un accompagnement », avait préconisé le CAE, évoquant la distribution d’un chèque énergie aux ménages les plus modestes.
D’après des estimations de la Commission de régulation de l’énergie, les prix de l’électricité auraient bondi de 35 % en 2022 et de 100 % en 2023 s’il n’y avait pas eu le dispositif protecteur du bouclier tarifaire. Le gouvernement a évalué fin 2022 à 110 milliards d’euros entre 2021 et 2023 le coût du bouclier énergétique pour les ménages, les collectivités et les entreprises.
Source : https://www.leparisien.fr/economie/bouclier-tarifaire-sur-lenergie-cheques-exceptionnels-cest-bientot-la-fin-13-07-2023-CQQNVUZ6VNAKNCUCBH6JVZTUNU.php